COP29 : un sommet historique, mais critiqué pour ses avancées insuffisantes
La COP29, qui s’est tenue à Bakou, en Azerbaïdjan, s’est achevée après des négociations tendues et retardées de 33 heures. Malgré l’engagement des pays riches à mobiliser une somme record de 300 milliards de dollars par an d’ici 2035 pour aider les pays en développement à lutter contre le changement climatique, l’accord a été vivement critiqué.
De nombreux pays en développement estiment que cette somme est insuffisante face aux défis environnementaux croissants, notamment les catastrophes climatiques qui frappent les nations les plus vulnérables. Revenons sur les principaux points de ce sommet controversé et sur les enjeux cruciaux qui en découlent.
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Des promesses financières ambitieuses, mais insuffisantes
L’un des principaux résultats de la COP29 est l’engagement des pays développés à mobiliser 300 milliards de dollars par an d’ici 2035 pour aider les nations les plus touchées par le changement climatique. Cette somme inclut des contributions publiques et privées visant à financer :
- La transition énergétique vers des sources renouvelables comme l’énergie solaire et éolienne.
- Les adaptations climatiques, afin de préparer les pays aux impacts des événements extrêmes tels que les inondations et les vagues de chaleur.
Cependant, cette promesse reste très en deçà des 1 300 milliards de dollars par an réclamés par les pays en développement. Selon Leela Nandan, représentante de l’Inde, ce montant est « une somme dérisoire » face aux besoins réels.
Les pays insulaires, représentés par Cedric Schuster de l’Alliance des petits États insulaires, ont exprimé leur frustration : « Nos îles coulent. Comment expliquer à nos populations qu’on revient avec un accord aussi pauvre ? »
Un sommet sous tension et des critiques sévères
Malgré les applaudissements qui ont suivi l’annonce de l’accord à 03h00 du matin heure locale, les critiques n’ont pas tardé à émerger. Des ONG telles que Greenpeace et Extinction Rebellion ont qualifié cet accord de « totalement inadéquat ».
- Greenpeace a dénoncé le manque d’ambition climatique des gouvernements, les qualifiant de « destructeurs irresponsables de la nature ».
- WaterAid a évoqué un « arrêt de mort pour des millions de personnes vulnérables ».
- Friends of Earth a regretté que les négociations n’aient pas permis de résoudre la question cruciale du financement climatique à long terme.
Pour Simon Stiell, secrétaire général de l’ONU pour le climat, cet accord reste un compromis imparfait. « Aucun pays n’a obtenu tout ce qu’il voulait, et il nous reste encore énormément de travail à accomplir », a-t-il déclaré.
Les enjeux du changement climatique et les limites de l’accord
Cette année est déjà considérée comme la plus chaude jamais enregistrée, avec des vagues de chaleur et des tempêtes meurtrières. Ces événements rappellent l’urgence d’une action mondiale coordonnée.
L’accord prévoit également de tripler les fonds consacrés à la préparation des pays aux impacts climatiques. Actuellement, seulement 40 % des financements climatiques sont alloués à cette priorité, alors qu’elle est cruciale pour protéger les populations des catastrophes.
Cependant, la question de l’abandon progressif des combustibles fossiles reste un point de blocage. Plusieurs pays exportateurs, dont l’Arabie Saoudite, ont résisté à toute mention explicite visant ces secteurs dans le texte final.
Perspectives pour la COP30
Alors que la COP29 se clôture sur un sentiment mitigé, la prochaine conférence, la COP30, se tiendra au Brésil, à Belém, sous la présidence de Luiz Inácio Lula da Silva. Ce choix suscite de l’espoir, car le Brésil s’est engagé à lutter activement contre la déforestation en Amazonie, un écosystème clé pour le climat mondial.
Les attentes pour la COP30 seront élevées, notamment en ce qui concerne :
- L’augmentation des financements climatiques.
- Des engagements plus fermes pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
- Une réelle transition vers les énergies renouvelables.
Liens externes pour approfondir
- Greenpeace : Pourquoi la COP29 est un échec
- Rapports du GIEC sur le changement climatique
- WaterAid : Les impacts du climat sur les pays les plus pauvres
- Extinction Rebellion : Les enjeux de la justice climatique
- ONU Climat : Résultats et perspectives des négociations climatiques
Conclusion : un accord historique, mais insuffisant
La COP29 aura marqué une étape importante dans la reconnaissance des besoins financiers des pays en développement face au changement climatique. Cependant, les montants engagés et le manque d’ambition globale montrent que le chemin est encore long.
Alors que le changement climatique s’intensifie, l’urgence d’une action mondiale ambitieuse n’a jamais été aussi pressante. Le rendez-vous de la COP30 sera déterminant pour transformer ces promesses en actions concrètes et pour restaurer la confiance des nations les plus vulnérables envers les pays riches.
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